بسم الله الرحمن الرحيم
Le récit de Hajar et Ismaël et leur installation dans la vallée de la MecqueConsidérant qu’Ibrahim (عليه السلام) n’obtenait pas d’enfant de son épouse Sarah, elle lui fit don de sa servante Hajjar afin qu’elle devienne son épouse. Hajjar est devenu enceinte d’Ibrahim et elle enfanta de lui Ismaël sur la terre sainte de Palestine.
Sarah fut prise alors de jalousie à l’égard de Hajjar. Le messager d’Allah (عليه السلام) nous a raconté l’histoire de Hajjar et de ce qu’il y avait entre elle et Sarah, et comment Allah a ordonné à Ibrahim de partir avec Hajjar et Ismaël à la plus noble des contrées sur Terre : La Mecque.
Il est rapporté dans l’authentique d’al Boukhari (n° 3364) qu’Ibn ‘Abbas a dit : « La première fois que les femmes se servirent d’une traine à leur robe fut quand la mère d’Ismaël en fit usage pour effacer les traces de ses pas (lors de sa fuite) de Sarah. » Par la suite Abraham vint avec elle et son fils Ismaël qui la tétait encore, et la laissa près de la Maison, à côté d’un grand arbre, en amont de Zamzam, dans un endroit dominant la Mosquée.
A cette époque-là, il n’y avait à La Mecque ni personne ni eau. Il les installa donc là et leur laissa un sac en cuir contenant des dattes et une outre contenant de l’eau puis il prit le chemin du retour.
La mère d’Ismaël, le voyant partir ainsi, le suivi et lui dit : « Ô Abraham ! Ou vas-tu et comment nous laisse-tu dans cette vallée qui n’abrite ni être humain ni rien ? » Cela, elle le lui dit plusieurs fois.
" يا إبراهيمُ أين تَذهبُ و تَتْرُكنا بهذا الوادي ليْسَ فيهِ إنسٌ ولا شيءٌ."
Et comme il ne se retourna pas, elle l’interrogea : « Est-ce que c’est Allah qui t’a ordonné de faire cela ? »
" آللهُ الّذي أمرك بهذا ؟ "
- Oui, répondit-il
- Alors, dit-elle, il ne nous abandonnera pas. »
" إذاً لا يُضَيِعُنا "
Après quoi, elle retourna sur ses pas. Abraham continua alors son chemin, et arrivé à un col où ils ne pouvaient le voir, il fit face à la Maison et prononça en ayant les mains levées, des invocations en ces termes :
رَّبَّنَا إِنِّي أَسْكَنتُ مِن ذُرِّيَّتِي بِوَادٍ غَيْرِ ذِي زَرْعٍ عِندَ بَيْتِكَ الْمُحَرَّمِ رَبَّنَا لِيُقِيمُوا الصَّلَاةَ فَاجْعَلْ أَفْئِدَةً مِّنَ النَّاسِ تَهْوِي إِلَيْهِمْ وَارْزُقْهُم مِّنَ الثَّمَرَاتِ لَعَلَّهُمْ يَشْكُرُونَ ﴿٣٧﴾
« Ô notre Seigneur, j’ai établi une partie de ma descendance dans une vallée sans agriculture, près de Ta Maison sacrée [la Ka‘ba], - ô notre Seigneur - afin qu’ils accomplissent la Ṣalāt. Fais donc que se penchent vers eux les cœurs d’une partie des gens. Et nourris-les de fruits. Peut-être seront-ils reconnaissants? » Sourate Ibrahim verset 37
La mère d’Ismaël se mit donc à allaiter son enfant et à boire de cette eau-là jusqu’au moment où toute l’eau s’épuisa. Après quoi, elle eut soif tout autant que son fils.
Elle le vit bientôt se tordre (où rouler selon une variante). Et pour ne pas voir son fils souffrir, elle s’éloigna, mais arrivé à as Safâ’, la montagne la plus proche, elle y grimpa puis fit face à la vallée dans l’espoir de voir quelqu’un arriver.
Comme elle ne vit personne, elle descendit de as-Safâ’. Atteignant la vallée, elle souleva le pan de sa robe et couru, comme le ferait une personne épuisée, jusqu’à la limite de la vallée. A al-Marwa, elle scruta (les alentours) dans l’espoir de voir quelqu’un venir, mais elle ne voyait personne.
Elle fit cela 7 fois.
A ce point du récit, ibn ‘Abbas dit que le Prophète (عليه السلام) avait dit : « C’est en raison de cela qu’il y a la course des pèlerins entre les deux monts. »
" فذلك سَعيُ النَّاس بينهما "
Et, lorsqu’elle surplomba al-Marwa, elle entendit une voix.
« Silence ! » se dit-elle, et elle tendit l’oreille ; elle entendit la voix une seconde fois.
« Tu as été entendu, dit-elle à la source de la voix, voyons maintenant si tu peux nous secourir. »
Et, tout de suite, elle voyait à l’endroit du puit de Zamzam, l’Ange qui remua le sol avec le talon (ou, a-t-il dit, avec son aile), et bientôt l’eau jaillit.
Hajar se mit alors à retenir l’eau comme dans un bassin et à la prendre avec ses mains pour en remplir l’outre.
L’eau jaillissait chaque fois qu’elle en puisait.
Là, Ibn ‘Abbas (رضي الله عنه) dit que le Prophète (عليه السلام) avait dit : « Qu’Allah accorde miséricorde à la mère d’Ismaël. Si elle avait laissé Zamzam (ou si elle n’avait pas prit de l’eau avec ses mains) Zamzam aurait été une source d’eau ruisselante et apparente. »
Hajar but alors et allaita son enfant. L’Ange lui dit : « Ne craignez pas d’être perdus. Vous êtes à l’emplacement de la maison d’Allah que construiront cet enfant et son père. Allah ne fera pas perdre les siens. »
" لا تخافو الضَّيعة, فإنَّها هنا بيتَ اللهِ, يبني هذا الغُلامُ وَأبوهُ, وإنَّ اللهَ لا يُضيعُ أهله. "
« L’emplacement de la Maison surplombait l’endroit comme une colline ; les eaux des torrents y affluaient à sa gauche et à sa droite sans jamais l’atteindre. »
Elle était ainsi jusqu’au jour où vint à passer près d’eux un groupe (ou un clan) de la tribu de Jurhum arrivant par le route de Kadâ.
Remarque : Il faut noter qu’à cette époque eut lieu la destruction du barrage de Ma’rib ( مأرب ) qui fut à l’origine de la dispersion des arabes dans la péninsule arabique.
Comme Allah le dit dans le coran :
لَقَدْ كَانَ لِسَبَإٍ فِي مَسْكَنِهِمْ آيَةٌ ۖ جَنَّتَانِ عَن يَمِينٍ وَشِمَالٍ ۖ كُلُوا مِن رِّزْقِ رَبِّكُمْ وَاشْكُرُوا لَهُ ۚ بَلْدَةٌ طَيِّبَةٌ وَرَبٌّ غَفُورٌ ﴿١٥﴾ فَأَعْرَضُوا فَأَرْسَلْنَا عَلَيْهِمْ سَيْلَ الْعَرِمِ وَبَدَّلْنَاهُم بِجَنَّتَيْهِمْ جَنَّتَيْنِ ذَوَاتَيْ أُكُلٍ خَمْطٍ وَأَثْلٍ وَشَيْءٍ مِّن سِدْرٍ قَلِيلٍ ﴿١٦﴾ ذَٰلِكَ جَزَيْنَاهُم بِمَا كَفَرُوا ۖ وَهَلْ نُجَازِي إِلَّا الْكَفُورَ ﴿١٧﴾ وَجَعَلْنَا بَيْنَهُمْ وَبَيْنَ الْقُرَى الَّتِي بَارَكْنَا فِيهَا قُرًى ظَاهِرَةً وَقَدَّرْنَا فِيهَا السَّيْرَ ۖ سِيرُوا فِيهَا لَيَالِيَ وَأَيَّامًا آمِنِينَ ﴿١٨﴾ فَقَالُوا رَبَّنَا بَاعِدْ بَيْنَ أَسْفَارِنَا وَظَلَمُوا أَنفُسَهُمْ فَجَعَلْنَاهُمْ أَحَادِيثَ وَمَزَّقْنَاهُمْ كُلَّ مُمَزَّقٍ ۚ إِنَّ فِي ذَٰلِكَ لَآيَاتٍ لِّكُلِّ صَبَّارٍ شَكُورٍ ﴿١٩﴾
"Il y avait assurément, pour la tribu de Saba : un Signe dans leurs habitats: deux jardins, l’un à droite et l’autre à gauche. «Mangez de ce que votre Seigneur vous a attribué, et soyez-Lui reconnaissants: une bonne contrée et un Seigneur Pardonneur». (15) Mais ils se détournèrent. Nous déchaînâmes contre eux l’inondation du Barrage, et leur changeâmes leurs deux jardins en deux jardins aux fruits amers, tamaris et quelques jujubiers. (16) Ainsi les rétribuâmes Nous pour leur mécréance. Saurions-Nous sanctionner un autre que le mécréant? (17) Et Nous avions placé entre eux et les cités que Nous avions bénies, d’autres cités proéminentes, et Nous avions évalué les étapes de voyage entre elles. «Voyagez entre elles pendant des nuits et des jours, en sécurité»(1). (18) Puis, ils dirent: «Seigneur, allonge les distances entre nos étapes», et ils se firent du tort à eux-mêmes. Nous fîmes d’eux, donc, des sujets de légendes et les désintégrâmes totalement. Il y a en cela des avertissements pour tous grands endurants et grands reconnaissant."
Ibn Ishaq (رحمه الله) rapporte que le 1er homme à être sorti du Yémen avant le déferlement du torrent impétueux fut ‘Amrou ibn ‘Amer ( عمر بن عامر) La cause de son départ du Yémen fut qu’il avait vu des rats creuser dans le barrage de Ma’rib qui retenait les eaux avec lesquelles ils arrosaient leur terre.
Il su alors que le barrage n’allait pas tarder à lâcher et à s’affaisser. Il décida alors de quitter le Yémen, et, trouva une astuce pour tromper son clan. Il ordonna à son plus jeune fils que lorsqu’il le giflerait devant son clan, il devait lui rendre sa gifle. Son fils fit ce qu’il lui ordonna.
‘Amro s’exclama alors devant son clan : « Je ne peux plus rester dans un pays où mon plus jeune fils ma giflé. »
Il mit donc ses biens en vente, ce que voyant, les nobles du Yémen se dirent : « Profitez de cette colère de ‘Amro et achetez ses biens. Ils les vendirent donc et partit avec ses enfants et ses petits enfants. »
Après cet évènement les arabes du Yémen se mirent à émigrer et s’installèrent un peu partout dans la péninsule arabique. La tribu de Thaqif par exemple, émigra non loin de la Mecque, à Taef.
Les Ghanassides eux s’installèrent dans la région du Cham (qui était sous autorité Byzantine de religion Chrétienne).
Moundhirite s’installèrent près de l’Iraq (qui était sous autorité Perse).
Les tribus des Aws et des Khazrajs s’installèrent à Yathrib (Médine).
Ce n’est pas tout le peuple de Saba qui quitta le Yémen lorsque le pays fut dévasté par le torrent impétueux. Bien au contraire, beaucoup parmi eux, restèrent sur place.
Fin de remarque.
Ils (tribus de Jurhum) installèrent leur camp en bas de la Mecque. Après quoi, ils vinrent à remarquer un oiseau tournoyé.
« Cet oiseau ne tournoie qu’autour d’une eau, se dirent-il, nous connaissons cette vallée et nous savons qu’elle ne contient pas d’eau. »
Et ils envoyèrent un ou deux éclaireurs. Ces derniers, ayant trouvé l’eau, revinrent l’annoncer au clan. Les gens s’y rendirent et rencontrèrent la mère d’Ismaël à qui ils demandèrent la permission de s’installer près d’elle.
Elle accepta en les prévenant qu’ils n’avaient pas le droit de propriété sur l’eau.
« Certainement, répondirent-ils»
Là, Ibn Abbas dit que le Prophète (عليه السلام) avait dit : « Cela plus à la mère d’Ismaël car elle aimait la compagnie. »
Après quoi, le clan s’installa, les autres de la tribu vinrent s’installer à leur tour et le nombre de tentes se multiplia.
L’enfant grandit et appris d’eux la langue arabe et les surpassa.
En grandissant, ils l’estimèrent beaucoup et le marièrent à l’une de leurs femmes.
La mère d’Ismaël mourut et Abraham (عليه السلام) arriva après le mariage d’Ismaël pour s’enquérir de ceux qu’ils avaient laissés.
Ne trouvant pas Ismaël chez lui, il interrogea sa femme sur lui.
« Il est sorti à la recherche de notre subsistance, lui répondit-elle. »
L’interrogeant sur leur situation, elle lui dit : « Nous sommes dans la pauvreté, nous sommes dans l’angoisse et dans la peine. »
نحنُ بِشَرٍّ, نَحْنُ في ضيق وشِدَّةٍ.
En somme, elle se plaignait.
Alors, il lui dit : « Quand ton époux reviendra, salue-le de ma part et dis-lui de changer le seuil de sa porte. »
A son retour, Ismaël pressentit quelque chose.
- « Quelqu’un est venu ? demanda –t-il donc.
- Oui, répondit-elle, un vieillard fait ainsi et ainsi a demandé après toi. Je l’ai mis au courant. Et puis il m’a interrogé sur notre situation et je lui ai dit que nous sommes dans la misère et la peine.
- Est-ce qu’il ta recommandé quelque chose ? lui demanda-t-il.
- Oui, dit-elle, il m’a chargée de te transmettre le salut et il t’a dit de changer le seuil de ta porte.
- C’est mon père, lui dit-il, et il m’enjoint de me séparer de toi. Retourne alors dans ta famille. »
Il la répudia donc et épousa une autre femme de Jurhum.
Abraham (عليه السلام) resta absent aussi longtemps qu’Allah voulut, puis il arriva un jour mais il ne trouva pas Ismaël. Alors il entra chez sa femme et l’interrogea sur lui.
- « - Il est sortit chercher des subsistances, répondit la femme.
- Comment vivez-vous ? demanda –t-il en l’interrogeant aussi sur leur situation.
- Nous sommes dans l’aisance et dans l’abondance, dit-elle tout en ayant loué Allah.
- Quel est votre nourriture ? Insista-t-il.
- La viande, répondit-elle.
- Et votre boisson alors ? Insista-t-il encore.
- L’eau, dit-elle. »
Alors il se tourna vers Allah et lança : « Ô mon Dieu ! Bénis pour eux la viande et l’eau. »
Là, le prophète (عليه السلام) avait dit : « A cette époque-là, ils n’avaient pas de grains. S’ils en avaient, il aurait invoqué Allah pour bénir les grains pour eux. » Grâce à cette invocation et à la Mecque seulement, la viande et l’eau peuvent à elle seul fournir une alimentation complète.
Abraham avait dit donc à la femme : « Quand ton mari reviendra, salue-le de ma part et dit-lui de maintenir le seuil de sa porte. »
A son retour Ismaël demanda :
- « - Quelqu’un est venu ?
- Oui, il nous ait venu un vieillard de belle allure, répondit sa femme en faisant l’éloge d’Abraham, il m’a interrogé sur toi ; Je lui aie répondu ; il m’a interrogé sur notre existence ; je lui aie dit que nous étions dans l’aisance.
- Et est-ce qu’il a recommandé quelque chose ? demanda-t-il.
- Oui, répondit-elle, il te salut et te demande de maintenir le seuil de ta porte.
- Celui-là est mon père, et toi tu es le seuil, dit alors Ismaël, et il m’a enjoint de te garder. »
Cet article est une retranscription des cours donné dans paltalk dans le salon "craignez Allah et Allah vous enseignera".
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